Général Duseigneur. Affaire de la Cagoule

Description du lot

Très important dossier de plus de 400 documents et trois photos provenant des archives personnelles du général Edouard Duseigneur et relatif à une partie de sa carrière militaires, son procès et sa captivité. Lettres de soutient envoyées en prison, carte de visite, très forte correspondance amoureuse avec sa femme, née Antoinette Trapp, dans l’entre deux-guerre mais surtout toute leur correspondance lors de la détention du général, correspondance avec sa famille, notes autographes de Duseigneur sur ses activités militaires dans l’armée de l’Air, nomination comme Commissaire du Gouvernement pour assister le Ministre de l’Air à la chambre des députés. Cet ensemble d’archives inédites est éclairant sur la personnalité de Duseigneur et apporte des informations très intéressantes et personnelles sur l’affaire et ses conséquences. Nombreuses traces de pliures, salissures et manques. Édouard Duseigneur, né le 29 décembre 1882 à Lyon (Rhône) et mort le 3 mars 1940 à Saint-Didier-au-Mont-d’Or, est un général de brigade aérienne, membre de la Cagoule. Il intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr comme major d’entrée et fait partie de la 88e promotion (1903-1905). Mobilisé dans la cavalerie en 1914, il devient pilote de chasse en 1915. Capitaine, il commande à partir de septembre 1915 à mars 1917 l’escadrille N57, puis de cette date à 1918 le groupe de combat 11, l’escadre de chasse no 2 en enfin la 2e brigade aérienne. Deux fois blessé, titulaire de la croix de guerre, neuf fois cité, il est chevalier de la Légion d’honneur en 1915, puis promu officier en septembre 1918. Promu lieutenant-colonel en décembre 1925, puis colonel en 1928, commandeur de la Légion d’honneur en 1929. Il commande en 1931 l’école militaire et d’application de l’armée de l’air, à Versailles et est promu général de brigade le 1er Mai 1933. ll est nommé en mai 1935 au commandement de la 22e brigade aérienne, à Chartres. À sa demande, il quitte le service actif fin mai 1936. Après la victoire du Front populaire et devant la crainte d’un coup d’État communiste, il est encore en relation avec Pozzo di Borgo, qui a rompu avec La Rocque à l’été 1936, pour fonder un groupe dissident des Croix-de-feu. Il fonde et préside une association anticommuniste, déclarée à la préfecture de Paris en décembre 1936, l’Union des comités d’action défensive (UCAD). Elle fédère des groupements tels le Centre d’information et de coopération, le Centre d’études nationales et les Comités de rassemblement antisoviétiques (CRAS) fondés par des anciens francistes en juin 1936, notamment Roger Vauquelin et Robert Jurquet de La Salle, que Duseigneur aurait rencontré au cercle parisien du Grand Pavois. Jurquet de la Salle est un cofondateur de ce cercle et le secrétaire de l’UCAD; il est en relation avec Deloncle. Il est en contact avec le chef de la Cagoule, Eugène Deloncle. Tous deux se seraient rencontrés vers juin ou juillet 1936 et seraient allés ensemble en Italie, pour rencontrer Mussolini, qu’ils n’auraient pas vu cependant, et en Espagne. Soupçonné d’appartenir à la Cagoule, il est arrêté le 25 novembre 1937 avec les autres dirigeants de ce groupe clandestin. L’UCAD aurait été le paravent légal de cette organisation d’extrême droite et Duseigneur aurait fait partie du comité directeur de la Cagoule. Défendu notamment par l’avocat et député Xavier Vallat, malade et affaibli, Duseigneur est transféré dans une maison de santé en février 1938 puis mis en liberté provisoire en juin, mais il est alors inculpé de complot contre la sûreté de l’État. ll meurt le 3 mars 1940, après avoir repris du service dans l’aviation après la déclaration de guerre. L’affaire Duseigneur intimement liée à celle de la cagoule est l’une des plus emblématiques de toute la fin de la 3ème République.